
Vieillir est l’œuvre de toute une vie.
Au fil des années, certains aspects de notre environnement prennent une importance nouvelle. Les structures familiales sont, bien sûr, fondamentales au bien-être des seniors. Toutefois, la collectivité joue également un rôle essentiel et a une responsabilité indéniable pour assurer leur bien-être ainsi que leur inclusion au sein de la société.
Nous allons ici aborder quelques pistes pour aider les seniors à mieux vivre à Marvejols, car il est toujours possible d’améliorer leur qualité de vie.
Logement
Les solutions d’hébergement adaptées sont diverses : résidences autonomes, logements sociaux adaptés, ou encore établissements spécialisés comme les EHPAD. Par ailleurs, des dispositifs d’aide à domicile permettent à ceux qui le souhaitent de rester chez eux tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé.
En dehors des trois EHPAD et de l’unité de soins de suite existante, la question du logement à Marvejols est particulièrement problématique. Si elle l’est déjà pour les actifs, elle l’est encore davantage pour les seniors, en raison de contraintes d’accessibilité (logements de plain-pied, présence d’ascenseurs), de proximité avec les commerces et lieux de vie, ainsi que des enjeux de sécurité et de cadre de vie.
Une étude sur le centre ville de Marvejols, révèle que les bailleurs privés ont une nette tendance à privilégier les locations groupées prises par certaines associations, comme Le Clos du Nid ou Aurore, plutôt que de répondre aux demandes individuelles. Si cette orientation peut se comprendre d’un point de vue économique et social, elle reste regrettable pour nos aînés. Or, le maintien à domicile est crucial pour leur bien-être et contribue directement à leur qualité de vie.
Encourager le logement en centre-ville s’inscrit pleinement dans une dynamique économique locale, notamment grâce aux associations et aux services d’aide à domicile, souvent indispensables au maintien des seniors chez eux.
Activités
Lorsqu’on examine la liste des associations à Marvejols, il faut reconnaître qu’il n’y a rien à redire. Le tissu associatif y est particulièrement dynamique, et de nombreuses personnes s’engagent bénévolement pour partager leurs passions.
Cependant, deux points méritent réflexion : le coût des activités et la disponibilité des lieux de réunion. Bien sûr, rien n’est gratuit, mais le budget nécessaire pour pratiquer deux ou trois activités peut rapidement devenir conséquent, notamment en raison du coût de location des salles. Une plus grande solidarité exercée par la collectivité pourrait améliorer la situation, d’autant plus que le manque de salles d’activités est ressenti par tous. Entre l’unique salle disponible aux horaires contraignants, l’inadaptation des locaux pour les personnes à mobilité réduite et leur vétusté, il faut avoir le moral ! Heureusement, nos aînés n’en manquent pas.
Créer une maison des associations en rénovant l’ancienne usine de La Goutelle témoigne d’une volonté d’améliorer la situation. Mais à quel prix ? Plusieurs millions d’euros pour un chantier de plusieurs mois ( années ? ), dans une zone difficile d’accès… Est-ce vraiment la solution ? Ces projets à forte visibilité médiatique permettent de communiquer, mais règlent-ils réellement les problèmes rencontrés par nos aînés ?
Mobilité
Combien d’entre nous n’ont-ils pas dû véhiculer leurs parents ou grands-parents ? Conduire devient souvent difficile avec l’âge, et encore faut-il pouvoir se garer. Mais la mobilité est surtout une question du quotidien : faire ses courses, aller au marché, rendre visite à un conjoint hospitalisé, ou encore se recueillir au cimetière. Cette dépendance aux autres pour se déplacer est souvent très mal vécue.
Il est essentiel de repenser notre implication collective dans la mobilité des personnes âgées, car c’est une question de dignité. Tout le monde parle aujourd’hui d’intelligence artificielle et de nouvelles technologies, mais celles-ci doivent devenir accessibles à tous et apporter un bénéfice direct aux plus vulnérables.
En mettant en place des infrastructures et des services adaptés, la ville peut offrir aux personnes âgées un cadre de vie agréable, inclusif et sécurisé. Une approche globale et concertée permettra de mieux répondre à leurs attentes et d’améliorer leur quotidien.
Santé et Sécurité
Bien sûr, ces préoccupations nous concernent tous, mais le sentiment de vulnérabilité s’accentue avec l’âge.
L’accès aux soins est primordial. Le projet de maison de santé sur le site de « Chatillon » est devenu une véritable arlésienne. Et même si le bâtiment voit le jour, encore faut-il que des professionnels de santé acceptent de s’y installer, ce qui est loin d’être acquis.
Et que dire de la sécurité ? Éviter la question en évoquant le très médiatisé « sentiment d’insécurité » est ridicule. Se sentir en sécurité est bien sûr une perception, mais cela ne signifie pas que ce sentiment soit négligeable. Il doit être pris en compte avec sérieux. Des moyens existent et doivent être mobilisés pour garantir un cadre de vie serein à tous.
Conclusion
La vieillesse n’est pas une maladie. Vieillir fait partie de notre destin à tous.
« Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur, c’est sur le chemin de la justice qu’on la trouve. » (Proverbes 16:31)